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L’IDÉOLOGIE ISLAMOPHOBE

27 octobre 2015 admin 0

Le 2 octobre dernier, à la suite d’une agression visant une femme de confession musulmane, l’Assemblée nationale du Québec a condamné l’islamophobie dans une motion qui a suscité, comme on pouvait s’y attendre, de très vives réactions, certaines la saluant et d’autres la décriant. Censée réjouir les Québécois musulmans, cette motion parlementaire renforce plutôt les craintes de beaucoup d’entre eux. Car, au moment même où ils reconnaissaient officiellement l’existence du phénomène de l’islamophobie, nos députés vidaient malheureusement la notion de sa véritable portée. En effet, à la lumière de son contenu et de certaines déclarations faites aux médias suite à son adoption, il est clair que nos politiciens ne comprennent toujours pas qu’avant d’être des actes criminels, qu’il faut certes condamner, l’islamophobie est d’abord et avant tout une idéologie. De par sa fonction, à savoir la justification des actes islamophobes, cette idéologie est en effet la véritable racine du mal. Sans elle, ces actes seraient dénoncés pour ce qu’ils sont : un racisme et des crimes abjects, qu’il ne suffit pas de condamner, mais qu’il faut encore plus combattre par des moyens concrets, à l’instar de ce que l’on dit vouloir faire avec le problème de la radicalisation. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui parce que l’idéologie islamophobe constitue le pain et le beurre de certains médias bien connus au Québec et demeure opérante au sein même des institutions de l’État québécois. Ce constat saute aux yeux de tout observateur objectif qui prendrait le temps d’étudier les principales stratégies par lesquelles cette idéologie procède, à savoir la négation, la banalisation et l’instrumentalisation du fait islamophobe. La première de ces stratégies représente donc un pur négationnisme. Celui-ci proclame, en dépit de faits tenaces, que l’islamophobie n’existe tout simplement pas. La notion ne serait ainsi que l’invention diabolique de quelques loups garous musulmans, des intellectuels et des activistes de confession musulmane que l’on soupçonne d’être au service d’une « Internationale islamiste » qui cherche à détruire nos modes de vie, nos États et nos sociétés. Rattrapés par la triste réalité qu’ils s’efforcent de nier, les idéologues de l’islamophobie ambiante se rabattent sur un deuxième stratagème, celui de la banalisation du crime islamophobe. Ici, ils reconnaissent bien, quoique du bout des lèvres, les actes ignobles qui frappent les institutions et les populations musulmanes, surtout lorsque ces actes sont rapportés dans les médias de masse. Mais ils en atténuent le danger en les banalisant. Selon eux, le phénomène serait tout au plus marginal, ne devant faire l’objet d’aucune attention particulière ni d’aucun traitement sérieux de la part des autorités publiques. Et pour mieux vendre au public et aux décideurs cette banalisation irresponsable, ils n’hésitent pas à faire ouvertement dans la concurrence victimaire, en renvoyant dos à dos l’islamophobie et d’autres discriminations. Comme si la lutte aux méfaits de l’islamophobie ne pouvait se concevoir qu’au détriment des luttes que l’on doit légitiment mener au racisme ou aux autres injustices. Le troisième stratagème de l’idéologie islamophobe, aussi paradoxal que cela puisse paraître a priori, consiste à instrumentaliser le fait islamophobe pour alimenter l’islamophobie. En effet, la montée des actes islamophobes ces dernières années, documentée par de nombreuses recherches universitaires, est ici expliquée comme une réaction compréhensible, sinon légitime, de citoyens honnêtes exaspérés par les discours « irraisonnables » et les pratiques « barbares » des musulmanes. Récemment, cette relation s’est incarnée dans le fameux lien que l’on établit un peu trop rapidement entre l’islamophobie et la radicalisation réelle ou alléguée de certains jeunes musulmans de la province. Postulé idéologiquement, cette corrélation permet ainsi pour des islamophobes notoires, tout en donnant l’impression de condamner l’islamophobie, de tenir ses principales victimes pour responsables de la discrimination et des crimes qu’ils subissent. Qu’en est-il maintenant de la motion de nos députés ? Celle-ci reconnaît certes l’existence d’une certaine islamophobie. À savoir l’islamophobie vulgaire qui s’exprime essentiellement sur les réseaux sociaux. À cet égard, on peut bien saluer Mme Françoise David et Québec Solidaire pour l’avancée importante qu’ils apportent pour l’avenir du débat sur cette question. Toutefois, malgré ce mérite relatif, la motion vide de sa portée la notion de l’islamophobie en faisant l’impasse sur les véritables lieux où sévit aujourd’hui et impunément l’idéologie islamophobe. Ces lieux sont pourtant bien connus. Il y a d’abord certains des principaux médias du Québec, qui distillent un discours islamophobe plus sophistiqué et donc plus dangereux que celui des réseaux sociaux. Il y a ensuite l’arène politique où, à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, des politiciens et des formations politiques de premier plan n’hésitent pas à exploiter le fait islamophobe pour des considérations purement politiciennes. En ménageant ces lieux et ces acteurs, et compte tenu des enjeux que l’islamophobie soulève pour l’avenir du Québec et des Québécois de confession musulmane, la motion du 2 octobre n’est pas suffisante car elle cible uniquement les manifestations vulgaires du phénomène tout en ignorant ses causes réelles. En effet, au-delà de la motion, nous avons besoin d’une véritable volonté politique qui accepte de prendre au sérieux la lutte contre le fléau de l’islamophobie. Cette volonté doit s’inscrire dans un plan gouvernemental pour encadrer cette lutte et l’intégrer aux priorités de nos gouvernants. Ce plan d’action devra mobiliser des ressources financières et humaines adéquates afin d’étudier le phénomène, l’affranchir des polémiques idéologiques et partisanes qui empêchent actuellement sa prise en charge par l’État. Ce plan devra également et surtout déployer une campagne de sensibilisation à l’échelle de la province destinée aux fonctionnaires de l’État, aux principales institutions étatiques et, plus largement, à la société civile québécoise. Enfin, ce plan gouvernemental que nous appelons de nos vœux devra mettre en place une structure de soutien aux victimes de l’islamophobie, ces femmes et ces hommes qui sont marginalisés, agressés, discriminés, en vertu de leur seule appartenance, réelle ou présumée, à une communauté de foi et à une religion. Adil Charkaoui, coordinateur du Collectif Québécois Contre l’Islamophobie Aziz Djaout, chercheur en contre/dé-radicalisation à l’Université de Montréal (Ce texte a été publié initialement dans le site Presse-toi à gauche: http://www.pressegauche.org/spip.php?article23792 et par […]

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L’illustration de l’islamophobie systémique au Québec

26 mars 2015 admin 0

L’illustration de l’islamophobie systémique au Québec Est-ce qu’un groupe antisémite pourrait obtenir un permis de la mairie de Montréal pour manifester son antisémitisme devant une synagogue et remettre en question la présence même d’un « quartier juif  » à Montréal? Est-ce qu’un groupe misogyne pourrait obtenir un permis de la mairie de Montréal pour manifester sa misogynie devant un centre pour femmes? Il est clair que de telles requêtes seraient rejetées du revers de la main par les autorités municipales et qu’aucun fonctionnaire n’oserait autoriser une telle manifestation. Le service de police invoquerait à coup sûr la loi sur les crimes haineux: – l’incitation publique à la haine (art. 319, par. 1) – la fomentation volontaire de la haine autrement que dans une conversation privée (art. 319, par. 2) Or, ce samedi, le SPVM nous a confirmé avoir autorisé la tenue de la manifestation du groupe haineux Pegida avec un arrêt marqué de quelques minutes devant le Centre Communautaire Islamique de l’Est de Montréal! N’a-t-on pas là l’illustration probante que la seule forme de discrimination encore tolérée au pays est l’islamophobie? Adil Charkaoui, coordinateur du CQCI ———— Le Collectif Québécois Contre l’Islamophobie (CQCI) 514-653 2079 www.islamophobiequebec.org info@islamophobiequebec.org https://twitter.com/CQCI_info www.facebook.com/Collectif.Contre.Islamophobie.Quebec   Le Collectif québécois contre l’islamophobie (CQCI) est un organisme à but non lucratif voué à la lutte contre l’islamophobie sous toutes ses formes et dans toutes les sphères de la société

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L’École Les Compagnons de retour au Collège de Maisonneuve

26 mars 2015 admin 0

«Charkaoui pourra poursuivre ses activités au Collège de Maisonneuve… sous supervision» «« Dans le cas de l’École des compagnons, nous allons désigner des observateurs arabophones pour s’assurer qu’il y a là le respect de notre code de vie, où on va préciser qu’on ne doit pas tenir des propos haineux, inciter à la violence entre les murs du Collège Maisonneuve. » — Brigitte Desjardins» «Oui, mais … Joint par téléphone, M. Charkaoui a laissé entendre qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, mais qu’il attendait de régler certains détails avant de faire une annonce officielle. « A priori, on n’est pas contre, ça ne nous dérange pas outre mesure [d’avoir un observateur], mais si on devait nous dire que ça s’applique seulement à nous, et puis le règlement interne ne le permet pas, là on entre dans des zones grises », a-t-il affirmé à Radio-Canada. Adil Charkaoui entend soumettre la question au conseil d’administration de son école, à ses 14 enseignants ainsi qu’aux parents d’élèves, avant de prendre une décision définitive et de communiquer la réponse écrite à la direction du Collège Maisonneuve. Il compte aussi consulter ses avocats pour s’assurer de la légalité de la décision prise par la direction du Collège. « Est-ce que c’est un régime d’exception qu’on nous impose? Est-ce que c’est parce que c’est Charkaoui ou est-ce que c’est parce que c’est une école musulmane? » se demande-t-il. Depuis la suspension des contrats de location d’Adil Charkaoui le 26 février, le Collège affirme avoir été cherché des avis légaux concernant le cas de l’École des compagnons, allant même jusqu’à collaborer avec la GRC afin de déterminer sa « marge de manoeuvre » dans ce dossier. » http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2015/03/19/004-charkaoui-reprend-cours-observateur-maisonneuve.shtml

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DISPARITIONS DE JEUNES CANADIENS MUSULMANS – 3 QUESTIONS sans réponses

26 mars 2015 admin 0

« Le directeur du Centre communautaire islamique de l’est de Montréal, Adil Charkaoui, n’a pas mis de temps à réagir à une nouvelle publiée vendredi soir voulant qu’un septième jeune de la région de Montréal qui aurait suivi des ateliers au sein de son école soit parti vers la Syrie pour joindre les rangs de l’État islamique. Dans un message publié samedi sur Facebook, vers 1 h du matin, M. Charkaoui pose plusieurs questions. «Il est impensable qu’un aussi grand nombre de jeunes puissent quitter pour une destination (Turquie) aussi surveillée en pleine année scolaire sans que personne ne s’en rende compte!» peut-on lire sur sa page personnelle. Le militant, qui est aussi porte-parole du Collectif québécois contre l’islamophobie, a également profité de sa plate-forme pour blâmer fortement les autorités canadiennes. «Le ministre de la Sécurité publique, le SCRS et l’Agence des services frontaliers doivent répondre des failles importantes qui ont permis à ces jeunes de disparaître laissant leurs parents dans le désarroi le plus total», a-t-il dit. Il termine son message en soulevant trois questions : «1. Comment ont-ils pu quitter le pays? 2. Comment ont-ils pu obtenir des passeports (surtout le jeune à qui le père a confisqué le sien)? 3. L’agent du SCRS qui aurait recruté les 3 adolescentes britanniques et qui a été arrêté en Turquie était-il en contact avec eux?».» http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2015/03/20150314-151008.html