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Le Collectif Québécois Contre l’Islamophobie n’est pas le seul à rejeter l’ensemble du projet de charte du PQ

16 janvier 2014 admin 0

«Nous ne sommes pas les seuls à rejeter l’ensemble du projet gouvernemental de la charte discriminatoire! Le Barreau du Québec non plus n’approuve aucune des mesures du projet liberticide du PQ.» Adil Charkaoui, coordinateur du Collectif Québécois Contre l’Islamophobie (CQCI). Malheureusement, tous les intervenants qui ont comparu durant les deux premiers jours n’ont pas soulevé l’inconstitutionnalité du projet dans SON ENSEMBLE! Et, au contraire, ils ont TOUS accepté 4 des 5 mesures proposées par le PQ!!! Le barreau taille en pièces le projet de charte le Barreau du Québec va tailler en pièces le projet de loi 60 sur la Charte des valeurs mis de l’avant par le ministre Bernard Drainville. Dans son mémoire, le Barreau critique systématiquement le plan de match du gouvernement Marois et juge déraisonnable l’encadrement prévu pour l’expression de l’appartenance à une religion. «…» Mais le ministre Drainville ne perd rien pour attendre: le Barreau du Québec n’approuve aucune des mesures prévues par son projet de loi sur les «valeurs de laïcité». Bien au contraire, il critique jusqu’à son titre: «[…] la notion de « valeur » est inappropriée pour décrire l’objet de ce projet de loi.» «…» Le Barreau croit même que le port de signes religieux est acceptable pour les juges ou les policiers, contrairement à ce que préconisent la Coalition avenir Québec et la commission Bouchard-Taylor. La prise de position du Barreau est un pavé dans la mare pour Bernard Drainville, qui affirme sans hésiter que son projet de loi franchirait le test des tribunaux. Pour les législateurs, l’avis du Barreau du Québec pèse toujours très lourd. Jean Charest s’était automatiquement rallié à l’opinion du Barreau quand l’organisme avait réclamé les pleins pouvoirs pour la commissaire France Charbonneau, à l’automne 2011. Signes religieux: interdiction «déraisonnable» D’abord, sur la question délicate du port de signes religieux, le Barreau estime que les interdictions prévues au projet de loi «seraient difficilement conciliables avec certaines libertés fondamentales protégées par la Charte québécoise et la Charte canadienne». Québec pourrait amender la Charte québécoise des droits pour inclure la laïcité de l’État, mais cet ajout devrait rester un «arrangement institutionnel» et non se traduire par une limite aux droits et libertés. Le Barreau juge «déraisonnable» la position du gouvernement Marois qui estime que le port d’un signe religieux ostentatoire par un fonctionnaire remet en question la neutralité de l’État. Pour le Barreau, il importe d’abord de clarifier cette notion de neutralité religieuse de l’État, l’objectif central du projet de loi 60. Selon l’ordre professionnel, «la neutralité religieuse de l’État n’équivaut pas à « l’invisibilisation » de tout signe de croyance religieuse chez les membres de son personnel, dans l’exercice de leurs fonctions, au contraire». Ce principe de neutralité «signifie que l’État ne peut prendre parti en faveur d’une religion aux dépens d’une autre». Aussi, «la neutralité religieuse de l’État n’est pas un objectif dont la réalisation s’apprécie au détriment de l’expression de la liberté de conscience et de la religion. La neutralité de l’État favorise au contraire la manifestation harmonieuse des consciences et des croyances individuelles», écrit le Barreau. Pour la Cour suprême, la neutralité de l’État est atteinte quand celui-ci «ne favorise ni ne défavorise aucune conviction religieuse». Manque de données À maintes reprises, le Barreau souligne que le gouvernement Marois n’a aucune donnée précise, aucune étude scientifique sur le port de signes religieux chez ses employés. Pour le Barreau, à défaut de «données probantes», «il nous apparaît déraisonnable d’adhérer à une prémisse selon laquelle « le port de signe ostentatoire revêt en soi un aspect de prosélytisme passif ou silencieux incompatible avec la neutralité de l’État, le bon fonctionnement de ses institutions et leur caractère laïque »», l’argument de base du ministre Bernard Drainville. Au surplus, les services gouvernementaux sont de plus en plus accessibles en ligne, les «contacts visuels» diminuent, «le port de signes religieux par ces employés du service public n’est nullement de nature à compromettre l’image de neutralité religieuse de l’État», relève le mémoire. L’idée d’étendre l’interdiction aux employés des fournisseurs ou des sociétés subventionnées est jugée inacceptable. «Il s’agit là d’une mesure déraisonnable du simple fait que l’État n’est généralement pas le véritable employeur» de ces salariés. Comme employeur, Québec doit viser à ce que la fonction publique «reflète dans toute la mesure du possible la diversité ethnoculturelle du Québec», il doit mettre en oeuvre des mesures favorisant l’intégration, et «certaines propositions du projet de loi pourraient compromettre l’atteinte de l’objectif d’une plus grande représentativité au sein de la fonction publique». Ces dispositions apportent «une restriction déraisonnable à l’accès à des emplois rémunérateurs dans la fonction publique, dans les réseaux scolaires, hospitaliers et les services sociaux […] ce qui paraît difficilement conciliable avec l’obligation de neutralité religieuse de l’État». Les libertés protégées Le Barreau souligne que le droit international auquel souscrivent le Canada et le Québec «protège non seulement la liberté de religion, mais aussi la liberté de manifester sa religion ou sa conviction». L’État peut intervenir s’il démontre l’urgence ou la réalité d’un problème. Dans ce dossier, Québec n’a jamais fait cette démonstration, observe le Barreau, qui «s’interroge sur le bien-fondé des justifications qui sous-tendent le projet de loi». Le gouvernement Marois devrait, estime le Barreau, «résister à la tentation de modifier à la pièce et à la hâte la Charte québécoise […], un ensemble cohérent, indivisible, universellement reconnu». Des objections … Sur le crucifix Le gouvernement prévoit que des objets religieux peuvent être conservés à cause de leur valeur patrimoniale, comme le crucifix à l’Assemblée nationale. Pas si vite, dit le Barreau. Cette disposition «pourrait être interprétée comme créant un double standard de neutralité, l’un permettant l’inclusion d’éléments à connotation religieuse pour les Québécois de souche, et un autre rejetant tout élément de nature religieuse associé à une autre culture». … Sur les policiers Pour le Barreau, on ne pourrait interdire à un policier, même s’il est investi du pouvoir de coercition de l’État, d’afficher ses convictions religieuses. La Cour suprême a tranché l’affaire en refusant les prétentions du commissaire de la GRC, pour qui un agent de […]

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Un projet discriminatoire vecteur d’islamophobie

21 décembre 2013 admin 0

Mémoire présenté à la Commission des institutions Consultation générale et auditions publiques sur le projet de loi n° 60 Collectif Québécois Contre l’Islamophobie (CQCI)   Ce Mémoire du CQCI présente les éléments pour lesquels le Projet de loi 60 doit être abandonné par le gouvernement du Québec. Le CQCI juge le projet de loi 60 intrinsèquement discriminatoire. De plus, le discours qui entoure sa présentation, dans le contexte actuel des perceptions en société, contribue à conforter, renforcer et propager la xénophobie, le racisme et l’islamophobie.  Au regard des préjudices occasionnés aux musulmanes et musulmans, il n’aurait jamais dû être présenté. Recommandations Au terme de ce rapport, nous faisons les recommandations suivantes au gouvernement. Recommandation 1 : L’abandon du projet de loi 60 Recommandation 2 : La mise en place d’un plan d’action de lutte contre l’islamophobie Ce plan d’action devrait comprendre la compilation des données sur l’islamophobie et les crimes haineux envers la minorité musulmane. Il devrait se pencher sur les événements récents qui ont entouré ce projet de loi depuis les premières fuites sur les intentions du ministre responsable. Recommandation 3 : Le lancement d’une campagne de sensibilisation contre l’islamophobie   Une telle campagne est plus que nécessaire pour informer la population, restaurer la paix sociale et amener un réel changement des attitudes, des comportements et des perceptions.

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CHARTE DES VALEURS QUÉBÉCOISES: UN PROJET VECTEUR D’ISLAMOPHOBIE

17 décembre 2013 admin 0

par Siegfried L. Mathelet, Adil Charkaoui Le projet de loi 60 poursuit des objectifs flous. Il vise tantôt la laïcité de l’état, tantôt la sécularisation de la société. Surtout, il n’étaye aucune donnée objective. Il s’appuie plutôt sur des préjugés et abus de langage. Il assimile ainsi le port passif d’un signe religieux à une forme de prosélytisme. Il prône une laïcité « falsifiée » qui ne vise plus la protection du pluralisme religieux, mais qui s’y attaque et sert de paravent à l’islamophobie. D’ailleurs, c’est souvent un racisme décomplexé qui vient combler l’absence de justifications claires. Les propos des Janettes ne sont qu’un pâle reflet de ce qui se dit sur les réseaux sociaux. La laïcité « falsifiée » mise de l’avant par le PQ constitue un vecteur de préjugés envers l’islam et les personnes présumées y adhérer. C’est un vecteur d’islamophobie. Du flou entretenu au racisme décomplexé La confusion du gouvernement entre laïcité de l’État et sécularisation de la société laisse place à un véritable procès des religions. Des craintes sur la place de la religion dans la société, principalement l’islam, sont mises de l’avant renforcées et amplifiées par le débat public. Elles sont si vagues et si exagérées que, comme en Europe, aucune loi ne pourra les satisfaire avant l’assimilation complète dudit fait religieux. Or, le discours qui les entoure véhicule d’abord (1) des stéréotypes négatifs sur l’islam et les musulmans. Ensuite (2) l’idée que cette religion est incompatible avec la société, l’identité ou les valeurs québécoise. Ceci témoigne d’une répercussion mondiale de ce que J.Y Camus a qualifié de « victoire idéologique » du national populisme européen. Ici, le Ministre Drainville a cautionné l’idée d’une « islamisation du Québec ». Nous trouvons une rumeur dénoncée par le site Hoaxbuster, à savoir que des femmes seraient payées pour porter le voile, se retrouve dans l’avis du Conseil du Statut de la Femme. Pour la Première-ministre, le foulard n’est plus un choix spirituel acceptable en démocratie, mais se réduit à une forme de soumission sexiste. Ce qui, rappelle Amnistie Internationale, est déjà une forme de préjugé. Les préjugés islamophobes atteignent le Québec dans ses plus hautes sphères. Le rôle du Net La Toile est devenue un terrain de prédilection pour la diffusion et la progression de l’islamophobie selon plusieurs groupes dont la Commission Européenne contre le racisme et l’intolérance. Selon un co-fondateur du site Hoaxbuster, une rumeur sur deux toucherait l’islam. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) remarque que la technologie est utilisée par différents groupes populistes identitaires et islamophobes. Plusieurs sites conspuent également la notion de citoyenneté, note-t-il, au profit d’une nation ethno-culturellement différenciée. Cette exacerbation des différences justifie à leurs yeux la ségrégation des différentes cultures dans des espaces géographiques distincts. L’islamophobie est une industrie. Ses figures de proues et organes de diffusions internationalisés et ses sources de financement sont bien identifiés. Aux État-Unis, le rapport Fear inc., a identifié ses sources de financement. Fainess and Accuracy in Reporting (FAIR) identifiait dès 2008 douze de ses figures de proue professionnelles. Le Council on American-Islamic Relations (CAIR) identifie cette année 37 groupes faisant la promotion de préjugés haineux contre les musulmans, ayant eu accès à 119 662 719 $ de revenu entre 2008 and 2011. Les médias auraient de quoi en faire un dossier complet. Pourtant … La spirale islamophobe … Au gré de l’actualité politique, les contenus – articles, images ou vidéos – produits par cette industrie circulent de plus belle. La spirale s’amorce. Les partis politiques récusent les débordements, les incivilités et la violence. Nous ne doutons pas de leur sincérité. Mais « flirter » plus ou moins innocemment avec la crainte irrationnelle d’une image stéréotypée de l’islam pour satisfaire une opinion publique façonnée par l’effet délétère de cette véritable « facho-sphère », ce n’est pas sans conséquences. … et ses conséquences réelles En France comme en Belgique, le discours islamophobe qui entoure le durcissement des lois sur les signes religieux participe à une augmentation du racisme et de la discrimination. Elle s’étend du secteur public vers le privé. Et se traduit par l’augmentation vertigineuse des violences verbales et physiques envers les musulmans. « La France est passée d’une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement », observe le Collectif contre l’islamophobie en France (CCiF). Aujourd’hui, une personne par jour et une institution par semaine sont victimes d’une agression islamophobe, selon le CCiF. C’est 27 fois plus qu’en 2008. Les données recueillies jusqu’à présent par Mark ethnik pour le CQCI laissent présager une dynamique semblable. Aussi 18% des musulmans déclaraient récemment que quelqu’un de sa famille a été victime d’un acte criminel ou haineux en raison de leur religion, 18,5 % qu’ils en ont été témoin directement et 25,6 % qu’ils en ont été victime. Seul 23 % se sentent en sécurité dans la rue. On rapporte de plus en plus d’agressions verbales et physiques contre des femmes portant le foulard. Le gouvernement Marois importe ces problèmes au Québec. Des responsabilités ignorées Le gouvernement Marois et son Ministre de la Justice devrait plutôt honorer leurs responsabilités envers la lutte contre le racisme et la discrimination. Obligations qui découlent de la Charte de 1975. La Loi sur l’exercice des droits fondamentaux … rappelle qu’elles font également parties d’un « engagement résolu » de l’État québécois. Rappelons aussi les Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Deux conventions signées sous les gouvernements de René Lévesque. Les Études sur la souveraineté actualisée en 2001 soulignaient également l’importance pour le Québec de respecter ces engagements en matière de droits fondamentaux et de protections des minorités. Tout comme le document de 1995 « La souveraineté, réponse à vos questions ! » se faisait rassurant à cet égard. En 1998, Pauline Marois signait un document stipulant que « « le simple port du hijab ne peut être interdit dans les écoles québécoises ». En 2005, l’actuel ministre Sylvain Gaudreault dénonçait une forme de laïcité au « racisme sous-jacent ». En 2007, l’actuel ministre Jean-François Lisée rejetait les mesures actuelles qu’il qualifiait de « populiste […]

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CHARTE DE LA LAÏCITÉ: UN DÉBAT DÉRAPE À L’UQAM

26 novembre 2013 admin 0

Triste constat au Québec: Tous ceux et celles qui sont contre la charte discriminatoire du PQ sont la cible du terrorisme intellectuel de certains animateurs et de militants particulièrement agressifs et violents! Un débat sur la laïcité s’est transformé hier en tir groupé contre tous ceux qui ne défendaient pas l’interdiction du voile, et plus particulièrement contre la Fédération des femmes du Québec *************************************************************************** CHARTE DE LA LAÏCITÉ UN DÉBAT DÉRAPE À L’UQAM   http://plus.lapresse.ca/screens/4ce5-9594-528f866c-8862-02f1ac1c606d%7C_0