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GB: l’islamophobie devenue « acceptable »

22 janvier 2011 admin 0

L’islamophobie est devenue socialement acceptable au Royaume-Uni, a déploré jeudi Sayeeda Warsi, coprésidente du parti conservateur et première musulmane membre du gouvernement. Les préjugés contre les musulmans font « partie des propos d’après dîner », juge la baronne Warsi: il est désormais communément accepté de tenir des propos islamophobes lors d’une conversation en famille ou entre amis. « Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour prévoir ce à quoi mène ce genre de conversations sur les musulmans ‘modérés’: à l’usine, quand on emploie un travailleur musulman, le patron dit aux employés: ‘Ne vous inquiétez pas, il n’est pas très pratiquant’. A l’école, les enfants disent: ‘La famille d’à côté est musulmane mais ils ne sont pas trop mal’. Et dans la rue, quand une femme en burka passe, les gens pensent: ‘Soit elle est victime d’oppression, soit elle veut afficher ses idées politiques », dira jeudi soir Mme Warsi lors d’un discours à l’Université de Leicester (centre), dont des extraits ont été publiés dans le Daily Telegraph. La baronne Warsi est la première musulmane membre du gouvernement restreint, qui regroupe les postes ministériels les plus importants. Elle est secrétaire d’Etat sans portefeuille au sein du gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron. Née de parents pakistanais, Sayeeda Warsi a fait de la lutte contre l’islamophobie son cheval de bataille. Lors de la conférence du parti conservateur en 2009, elle avait regretté que la haine contre les musulmans soit devenue la dernière forme de sectarisme communément acceptée. En octobre dernier, elle avait dénoncé dans un article que s’en prendre aux musulmans dans la presse était également courant et que cela faisait vendre. Le Royaume-Uni compte environ 2,9 millions de musulmans, soit moins de 5% de la population, selon une recherche publiée ce mois-ci par l’organisation Pew Forum on Religion and Public Life. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/20/97001-20110120FILWWW00496-gb-l-islamophobie-socialement-acceptable.php

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Islamophobie (Éditorial de la Presse)

29 août 2010 admin 0

Voici un édito dans lequel Mario Roy simule la nuance pour justifier l’islamophobie. Le pauvre, il a du mal à gober que même les médias de droite L’Humanité, Le Figaro et Le Time reconnaissent maintenant ce fait indéniable. Or, Monsieur préfère la facilité: blâmer la victime et excuser ses bourreaux ! CQCI ISLAMOPHOBIE Par Mario Roy Il y a une «poussée des islamophobes aux Pays-Bas», constate L’Humanité. Il règne un «climat islamophobe en France», regrette Le Figaro. Est déclarée en Suisse une «victoire de l’islamophobie», selon Le Monde diplomatique. Cela est dû au «climat islamophobe en Europe», diagnostique RFI. Et le Time s’interroge: «L’Amérique est-elle islamophobe»? Au total et pour faire court: doit-on déplorer une «islamophobie en hausse» dans la totalité de l’Occident, comme on l’a déjà soutenu à l’ONU?… On se trouve ici en plein fantasme autoflagellatoire, feignant de croire que l’islamophobie apparaît par génération spontanée dans un Occident congénitalement bigot. C’est de la bouillie pour les chats. Au contraire, face à certains aspects troublants de l’islam et même aux gestes meurtriers perpétrés en son nom, l’Occident a souvent démontré un angélisme béat. Ainsi, hier, la réaction spontanée à l’arrestation en Ontario de présumés terroristes islamistes en était une de déni (ça ne peut pas être vrai!) et de méfiance vis-à-vis les autorités (c’est une opération de relations publiques destinée à plaire aux Américains!). Absurde, évidemment. Cependant, il y a bel et bien malaise. En Europe, aucune nation n’y échappe. Le cas des Néerlandais, symboles vivants de la tolérance maintenant accusés d’intolérance, est emblématique. (voir à ce sujet le Blogue de l’édito, sur Cyberpresse.) En Amérique, la friction est née d’un projet de lieu de culte, la mosquée de Ground Zero. C’est a priori étonnant, car les États-Unis constituent le pays au monde où la liberté religieuse est la plus vénérée. Au lendemain du 11 septembre 2001, George W. Bush lui-même s’est précipité dans une mosquée. Dans les mois qui ont suivi, les Américains ont placé le Coran dans la liste des best-sellers. En 2008, Barack Obama a implicitement rabroué la France au sujet du voile islamique. Aujourd’hui, le nombre de mosquées par citoyen musulman est aux États-Unis deux fois plus élevé qu’en France et quatre fois plus qu’au Canada: une par 1315, 2620 et 5050 âmes respectivement. Sachant cela, on comprendra que si Park51, le centre confessionnel projeté par l’imam Feisal Abdul Rauf, dérange autant, il y a à cela une raison lourde, probante, que chacun est en mesure de comprendre et devrait respecter. Les Américains ne doivent pas interdire la construction et l’exploitation de ce centre – ils ne le feront d’ailleurs pas. Si la décision de bloquer le projet doit être prise, et elle doit l’être, c’est à l’imam lui-même qu’elle incombe. Son but, n’est-ce pas, était de rapprocher les communautés de croyants? S’il est lucide, et il l’est sûrement, il constate maintenant que c’est raté et que l’affaire est irrécupérable. Pas plus que qui que ce soit d’autre en Occident, l’imam Abdul Rauf n’a avantage à sombrer dans l’angélisme béat.

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L’amour de soi et la haine des autres

22 août 2010 admin 0

Par Eric Fottorino, La délinquance urbaine est depuis trop longtemps un fléau que ni la droite ni la gauche n’ont su combattre. Cette violence sur les personnes frappe d’abord les plus modestes, nourrissant chez eux un sentiment légitime d’injustice et de frustration, de colère aussi, à la mesure de l’impuissance publique.Par son discours de Grenoble du 30 juillet, le président Sarkozy a voulu conjurer la faillite de sa politique en déclenchant une offensive sécuritaire choquante. « Guerre » à la délinquance, « déchéance de nationalité pour les Français d’origine étrangère ». Lien établi entre immigration et criminalité. Stigmatisation des gens du voyage aux « grosses cylindrées », dixit Brice Hortefeux. Notion, contraire au droit, de « présumé coupable » proférée par le même ministre de l’intérieur, condamné en première instance pour injure raciale, et qui a trouvé à Nantes une cible sur mesure de voleur-violeur-exciseur-polygame. De quoi jeter l’opprobre sur tous les musulmans, comme lorsque, en 2007, le candidat Sarkozy évoquait « les moutons tués dans les appartements ». Sous couvert d’assistance à populations en danger perce l’électoralisme cynique d’un chef de l’Etat qui semble chercher d’abord à sécuriser une victoire en 2012. Aucune fin ne saurait justifier de tels moyens, alors que l’ONU dénonce une montée de la xénophobie en France. Depuis la « racaille » et le « Kärcher », ces marques de fabrique du sarkozysme, depuis la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, rapprochement douteux suggérant que la seconde menace la première, le président construit le même mur. Celui des préjugés, des stéréotypes, des ennemis de l’intérieur. Celui de la défiance entre un Eux et un Nous, entre la France des « vrais » Français et la souffrance de tous ceux qui ne volent ni ne tuent, mais portent les stigmates de l’étranger. Le chemin a rarement été aussi court entre l’amour de soi et la haine des autres. La désignation de boucs émissaires n’effacera pourtant jamais la délinquance ni l’affaire Woerth-Bettencourt. Le résultat est là : les mots ont été choisis comme autant d’armes qui créent la polémique et anesthésient la pensée. Par sa brutalité verbale et physique – on ne parle plus que de démantèlements de camps roms illégaux -, le pouvoir ferme la porte à toute réflexion intelligente. Là où il faudrait proposer, on ne peut que protester. Langage d’exclusion, d’élimination. Refus de remonter à la source des maux. Jeter les gens à la rue, miser sur la répression et réduire les moyens éducatifs : n’est-ce pas la pire manière de combattre la délinquance ? Cette politique de l’humiliation donne une vision dégradante de l’action publique. La France n’est pas un pays raciste. Mais en activant les pulsions du racisme, l’exécutif bafoue nos principes et nos valeurs. L’article premier de la Constitution, faut-il le rappeler, affirme que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ». http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/17/l-amour-de-soi-et-la-haine-des-autres_1399704_3232.html#xtor=AL-32280258

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Curieux sens des priorités

25 juillet 2010 admin 0

Achat d’un bâtiment qui allait servir de mosquée au centre-ville de Montréal par le gouvernement du Québec: «un geste d’exclusion d’une communauté» ? (CQCI)      Par François Cardinal (La Presse) Les coffres du Trésor sont à sec, répète le gouvernement à chaque discours. Et pourtant, Québec réussit toujours à trouver les sous nécessaires lorsqu’il se fixe des priorités. On l’a vu avec la procréation assistée, pour laquelle 63 millions seront versés. Et on l’a vu avec l’achat spontané de la Maison des hommes, un ensemble de bâtiments coincés entre le Faubourg Sainte-Catherine et l’ancienne maison-mère des Soeurs Grises pour lequel 2,1 millions viennent d’être débloqués comme par magie. En soi, ces deux décisions ne sont pas mauvaises. Elles se défendent, même. Mais ce qui est troublant, c’est la priorité accordée à ces deux dossiers aux dépens d’autres questions plus urgentes. On a déjà déploré dans ces pages la mise sur pied du régime d’aide à la procréation assistée le plus généreux au monde, au moment où le réseau de la santé tire le diable par la queue. Concentrons-nous donc sur la Maison des hommes. La ministre St-Pierre a décidé d’exercer son droit de préemption sur ce bâtiment, le 2 juillet dernier. Ce geste, qui lui permet de mettre la main sur tout bien culturel classé au moment de sa mise en vente, est exceptionnel: il avait été posé à ce jour une seule fois pour un bien immobilier, soit la bibliothèque Saint-Sulpice. On a accusé Québec d’agir ainsi pour bloquer les ambitions d’un groupe musulman qui souhaitait transformer la Maison des hommes en mosquée. Certains parlent même d’«un geste d’exclusion d’une communauté», comme le sénateur Serge Joyal et la fondatrice du Centre canadien d’architecture, Phyllis Lambert. Sans preuves, laissons le bénéfice du doute à la ministre, qui soutient plutôt avoir posé un geste patrimonial, dans le but d’éviter que l’ensemble conventuel, emblématique de la métropole, soit altéré par la perte de ses annexes en pierre grise. Soit. Tout apôtre de la préservation du patrimoine religieux reconnaîtra la noblesse d’un tel geste. Mais fallait-il pour autant en faire la principale priorité du ministère de la Culture? Fallait-il verser 2 millions de toute urgence pour un bien dont le sort n’inquiétait aucun organisme en patrimoine? Et surtout, fallait-il mettre une croix sur un projet de mosquée qui ne posait pas vraiment problème, sachant que toute modification apportée au bâtiment aurait, de toute façon, nécessité l’approbation du Ministère? Ce qui cloche avec cette décision, ce n’est évidemment pas la somme engagée, c’est son côté arbitraire. C’est l’importance accordée à un bâtiment protégé et en excellent état, tandis que se détériore à vue d’oeil la maison de Louis-H. Lafontaine, que le 9e étage de l’ancien magasin Eaton tombe dans l’oubli, que la gare Viger est honteusement placardée et que l’orgue de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus est convoité par Toronto. Comme la procréation assistée, l’achat de la maison des hommes est un geste qui serait justifiable dans une société riche, qui a réglé l’ensemble de ses problèmes urgents. Mais ce n’est malheureusement pas le cas du Québec, comme le répète inlassablement le gouvernement.

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Aux Etats Unis, l’islamophobie se drape dans la vertu

7 juillet 2010 admin 0

 Thomas Nagant avec Courrier International et New York Times 06.07.10 – A New York et Miami, une campagne publicitaire sur les bus municipaux propose aux musulmans qui le souhaiteraient de les aider à se convertir à une autre religion. Sous prétexte de liberté de pensée, l’initiative masque mal une campagne anti-musulmane. « Il faut faire de la pub à destination des personnes qui veulent quitter l’islam« , explique Pamela Geller, une blogeuse conservatrice de 51 ans, responsable de l’association « Stop the islamisation of America« , également à l’origine de la campagne publicitaire. « Elles sont en danger de mort« , affirme-t-elle, en rappelant les textes des « hadith » (les paroles du Prophète tels que rapportés par la tradition et qui ne font donc pas partie du Coran) punissant de mort les apostats. L’organisatrice de la campagne omet de signaler que l’islam n’est pas la seule religion à punir l’apostasie, au moins de manière formelle : si le catholicisme se contente aujourd’hui de vouer l’apostat aux flammes de l’enfer tout en lui reconnaissant le droit de se faire débaptiser, il n’a pas toujours eu la main légère avec les « infidèles ». Et dans le judaïsme, la Torah revendique toujours la lapidation pour ceux qui changent de religion. Une publicité au « goût douteux » Sur les bus new yorkais, la publicité n’y va pas avec le dos de la cuiller : « Une fatwa au-dessus de votre tête ? Vous subissez des menaces de la part de vos proches ou de votre communauté ? » : une seule adresse : RefugeFromIslam.com. En fait d’aide, le site renvoie les candidats à l’apostasie vers d’autres sites dont « Formers Muslims United » ou « Muslims against Sharia », qui veut informer les musulmans sur les dangers de l’islam et appelle à sa réforme. En plus petit, le site signale que, le cas échéant, une « maison sûre » peut être mise à disposition. Sous leurs dehors charitables, ces propositions d’aide confortent en réalité l’idée que l’islam est une religion violente et irrespectueuse des droits fondamentaux. Des formulations « d’un goût douteux » pour Richard Bernstein, journaliste au New York Times, qui rappelle quelques faits d’armes de la pasionaria conservatrice. Cercle vicieux Celle qui se s’honore d’avoir interviewé sur son blog « des autorités  internationalement reconnues en matière de terrorisme, jihad et questions connexes » au rang desquels elle cite le populiste néerlandais Geert Wilders, avait déjà pris la tête d’une croisade contre l’ouverture d’un centre culturel dans un bâtiment désaffecté proche du site du World Trade Center. Le centre en question, la « Maison de Cordoue« se proposait d’être un lieu de prière mais aussi un lieu d’hommage aux victimes du « 11 septembre ». Une manière, pour les musulmans américains, de se démarquer des extrémistes. Pamela Geller, elle, n’aura vu dans le projet que celui d’une « megamosquée de Ground Zero » : « Un scandale, une insulte, une humiliation pour tous les Américains« , selon elle. Passant sous silence que, sans doute, nombre des victimes du 9/11 n’étaient peut-être pas à l’image du « white anglo saxon protestant » (« WHASP ») qu’elle entend défendre contre l’islamisation. Face à la logique de « cercle vicieux » dans laquelle cette islamophobie rampante semble s’engager, Richard Bernstein a cette formule : ceux, dit-il, qui propagent « l’idée que l’Amérique est ou devrait être l’ennemie [de l’Islam] » font « ainsi le jeu des djihadistes. Car plus nous faisons de tous les musulmans nos ennemis, plus de musulmans ennemis nous aurons« .